Ces informations peuvent manquer de recul, changer à mesure que l’événement progresse ou ne pas prendre en compte des développements récents. Le titre lui-même peut être provisoire. N’hésitez pas à l’améliorer en veillant à citer vos sources. La dernière modification de cette page a été faite le 10 juin 2024 à 18:24.
Depuis la loi constitutionnelle du , qui a complété l'article 6 de la Constitution, « [n]ul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs » en tant que président de la République. En conséquence, Emmanuel Macron (élu en 2017 puis réélu en 2022) ne pourra pas se représenter lors de l'élection présidentielle de 2027, à moins de modifier à nouveau la Constitution.
En 2022, Emmanuel Macron est président de la République depuis cinq ans, et arrive au terme de son premier quinquennat[1]. Son mandat s’achève marqué par la pandémie de Covid-19, la crise des Gilets jaunes[2], mais aussi par l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, que le président russe Vladimir Poutine déclenche le 24 février[3]. Alors que les autres candidats mènent campagne, Emmanuel Macron « survole » la présidentielle qui approche et continue de tenter en vain de négocier une paix dans la guerre russo-ukrainienne, en relation avec ses partenaires européens[4].
Annonce de candidature
Le , Emmanuel Macron annonce sa candidature à l’élection présidentielle via une Lettre aux Français envoyée à la presse régionale[5],[6],[7]. Comme beaucoup de ses prédécesseurs, notamment Nicolas Sarkozy en février 2012, François Mitterrand en 1988 et Valéry Giscard d'Estaing en 1981, c’est à quelques semaines seulement du premier tour qu’il se déclare candidat à sa réélection[8].
Le président sortant mène une « campagne-éclair », privilégiant les déplacements sur le terrain ainsi que les réunions publiques, et n’organise qu’un seul grand meeting durant celle-ci, qui eut lieu le à Paris La Défense Arena, rassemblement de près de 30 000 personnes. Après une campagne parfois brutale, notamment marquée par l’entrée en politique de l’ancien journaliste et écrivain Éric Zemmour, qui fonde en décembre 2021 le parti d’extrême-droite Reconquête, Emmanuel Macron arrive en tête au premier tour du scrutin le 10 avril, totalisant un score de 27,85 % des voix[9],[10]. Au second tour, qui l’oppose à nouveau à la candidate du Rassemblement nationalMarine Le Pen, comme cinq ans plus tôt, il est réélu président de la République au soir du , avec 58,55 % des voix[11]. Au soir de sa victoire, il prononce un discours bref depuis sa soirée électorale au Champ-de-Mars, entouré de ses partisans face à la Tour Eiffel.
Le président Macron ayant obtenu une majorité relative à l'Assemblée nationale à la suite des élections législatives de 2022[12],[13], il a dû faire face à une bataille difficile pour gouverner efficacement depuis sa réélection la même année[14]. Le président français a fait adopter une réforme des retraites impopulaire[15], sans passer par un vote au Parlement, une décision qui a provoqué des émeutes généralisées à travers le pays[16]. Il a ensuite été contraint de céder aux conservateurs les plus radicaux sur un projet de loi d'immigration à la fin de l’année 2023. Le groupe conservateur Les Républicains (LR) a menacé de déposer une motion si le gouvernement choisit d'augmenter les impôts et de réduire les retraites en réponse à une crise imminente de la dette[17].
Le 9 juin 2024, en raison de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes ayant eu lieu le jour même, et de la défaite de son propre camp, Emmanuel Macron convoque des élections législatives anticipées pour les 30 juin et 7 juillet[18],[19]. L' annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, provoque une avalanche de réactions, notamment entre les principaux responsables politiques et les députés sortants, qui appellent à dépasser les clivages habituels pour les élections législatives[20],[21]. Marion Maréchal, tête de liste Reconquête, « a exprimé son souhait d'une coalition de droite dans son pays ». Marine Le Pen, figure du RN, « a appelé les partisans français à adhérer au syndicat pour obtenir une majorité pour la France »[22]. A gauche, on utilise le terme « front populaire », en référence au gouvernement de gauche de 1936[22]. François Ruffin sur X plaide pour une alternative « sociale, écologique, démocratique et pro-européenne » pour les prochaines élections[22]. Stéphane Séjourné, conseiller économique d'Emmanuel Macron, confirme que le parti Renaissance ne présentera pas de candidat, tandis qu'un autre conseiller anonyme de Macron estime que le parti a l'espoir de remporter les législatives[23].
Dominé par la droite depuis 2011, le Sénat le reste après les élections sénatoriales de 2023 qui voient un nouveau recul de la majorité présidentielle qui perd quelques sièges[31]. Ces élections voient notamment la défaite de Sonia Backès, secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, candidate en Nouvelle-Calédonie.
Du fait de l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, le Sénat apparait pour beaucoup comme renforcé en comparaison au premier quinquennat d'Emmanuel Macron[32]. En effet, de plus en plus de textes sont présentés en première lecture au Sénat et la plupart font l'objet d'un accord en commission mixte paritaire. La réforme des retraites et la loi immigration votées en 2023 comptaient un certain nombre de dispositions introduites par des amendements sénatoriaux[33].
Depuis le début de son second mandat, le président de la République a nommé 64 membres au gouvernement[36].
* Les personnes notées d'un astérisque sont celles ayant eu une ou plusieurs fonctions gouvernementales avant la seconde présidence d'Emmanuel Macron (avant le )
Membres du gouvernement sous la seconde présidence d'Emmanuel Macron (14 mai 2022 -)
Ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger
Secrétaire d'État auprès du ministre des Armées et du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, chargée de la Jeunesse et du Service national universel
Secrétaire d'État auprès du ministre des Armées et du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, chargée de la Jeunesse et du Service national universel
La nouvelle réforme de l’assurance-chômage est adoptée en octobre 2022. Elle prévoit de faire considérer les personnes licenciées pour abandon de poste comme démissionnaires, les privant ainsi d’indemnités chômage, et de moduler l’assurance-chômage selon la conjoncture. Ainsi, son montant sera réduit en période de faible taux de chômage et augmentera en cas de hausse du chômage. L’exécutif réfléchit par ailleurs, selon le ministre du Travail Olivier Dussopt, à baisser la durée d’indemnisation des seniors pour maintenir en activité les travailleurs de plus de 60 ans[38].
Dette publique et note souveraine de la France
En , la dette publique de la France dépasse 3 000 milliards d’euros[39]. Emmanuel Macron renonce à faire baisser la dette sur le quinquennat[40]. En l'agence Standard & Poor's dégrade la note souveraine de la France de « AA » à « AA- »[41].
Environnement
Le ministre de l’Environnement autorise en octobre 2022 plusieurs techniques de chasse de l’alouette, comme les « pantes » (filets horizontaux) ou les « matoles » (cages-pièges), malgré le risque de contrevenir au droit européen et les critiques des associations de protection de l’environnement ont dénoncé des arrêtés « illégaux »[42].
« Le gouvernement fait le choix de la récidive en reprenant des arrêtés qu’il sait illégaux. Et, comme à son habitude, il les publie la veille de leur application afin de laisser tuer des milliers d’oiseaux le temps que le Conseil d’Etat se prononce sur le recours en référé que la LPO va déposer immédiatement pour demander la suspension de ces arrêtés[42]. »
La Documentation française, France 2024: Actualités et données clés, vol. La Documentation française, Paris, DOC FRANCAISE, coll. « Économie politique », , 166 p. (ISBN978-2111578975, lire en ligne).
La Documentation française (trad. du français), « 49. Quels changements sous le second quinquennat ? », dans La Documentation française (direction), France 2024: Actualités et données clés Broché – 17 janvier 2024, Paris, DOC FRANCAISE; 10e édition (17 janvier 2024), coll. « Doc' en poche », , 166 p. (ISBN978-2-11-157897-5, EAN9782111578975, lire en ligne), p. 120-121.
Valentin Behr et Sébastien Michon, Les profanes, les technos et les professionnels de la politique. Sociologie des ministres d’Emmanuel Macron, Presses Universitaires de Grenoble, , pp. 131-142 (HAL jpa-03886971, lire en ligne)
Ludovic Vigogne, Les sans jours : Macron : Les secrets d'un passage à vide, Bouquins, , 198 p. (ISBN978-2-3829-2451-8)
Dominique Albertini et Charlotte Chaffanjon, Macron 2. Les secrets d’une réélection, L'Archipel, , 283 p., Broché (ISBN2809844267 et 978-2809844269)
Olivier Mongin et Lucile Schmid, Emmanuel Macron à contretemps, Bayard, coll. « Constellations », , 250 p., Poche (ISBN978-2-227-50039-6)
Attac France et Allan Barte, Macron, on fait le bilan, Les Liens Qui Liberent, coll. « Liens qui liberent », , 208 p., Broché (ISBN1020910909)
Collectif et Nathalie de Kaniv (direction), Souveraineté et solidarité, un défi européen, Les éditions du Cerf, , Broché (ISBN9782204148351)
Références
↑« Quinquennat 2017-2022 : le bilan contrarié d'Emmanuel Macron », sur Les Echos, (consulté le )
↑« 2017-2022: quel est le bilan économique d'Emmanuel Macron? », sur BFM BUSINESS (consulté le )
↑François Vignal, « Ukraine : comment expliquer l’évolution d’Emmanuel Macron face à la Russie ? », sur Public Sénat, (consulté le )
↑(en) Reuters, « France to intensify arms delivery to help Ukraine counter-offensive », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
↑« Voici la « lettre aux Français » d’Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle », sur Le Telegramme, (consulté le )
↑« Présidentielle 2022 : la lettre d’Emmanuel Macron aux Français en 8 points », sur Le Messager (consulté le )
↑« Que nous dit la « Lettre aux Français » de Macron de sa future campagne ? », sur www.20minutes.fr (consulté le )
↑« Présidentielle 2022 - Emmanuel Macron se déclare officiellement candidat dans une lettre adressée aux Français : lisez le texte intégral », sur lindependant.fr (consulté le )
↑« RECAP. Présidentielle : duel Macron-Le Pen, McKinsey, Zemmour aux législatives... Le point à quatre jours du premier tour », sur ladepeche.fr (consulté le )
↑Gabriel Gonot, « Présidentielles : vers un duel Macron/Zemmour, malgré les sondages ? », sur Entreprendre, (consulté le )
↑« Macron réélu : les analyses de la presse étrangère », (consulté le )
↑« Européennes 2024 : la campagne mémorielle d’Emmanuel Macron pour sauver sa majorité », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Yves Dormagen, Stéphane Fournier & Guillaume Tricard, « Présidentielle : trois blocs et deux perdants », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
↑La Documentation française (direction), France 2024 : actualités et données clés, Paris, La Documentation française, , 163 p. (ISBN978-2-11-157897-5, EAN9782111578975, lire en ligne), p. 120 à 121
↑Steve Jourdin, « De la réforme des retraites à la loi immigration en passant par les émeutes, retour sur une année électrique », sur Public Sénat, (consulté le )
↑« Assimilés à des "factieux" par Emmanuel Macron, les manifestants contre la réforme des retraites répliquent », sur France 3 Centre-Val de Loire, (consulté le )
↑Martin Goujon, « 4 façons dont les élections européennes pourraient remodeler la politique française », sur L'Observatoire de l'Europe, (consulté le )
↑« DIRECT. Résultats élections européennes 2024: Macron dissout l'Assemblée, Le Pen se dit "prête à gouverner" », sur BFMTV (consulté le )
↑« En direct, dissolution de l’Assemblée nationale : une réunion doit se tenir entre LFI, EELV, le PS et le PCF à 16 heures pour discuter d’une éventuelle union », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Dissolution de l'Assemblée nationale : onde de choc et réactions après la décision d'Emmanuel Macron | LCP - Assemblée nationale », sur lcp.fr (consulté le )
↑Cécile Vassas, « Dissolution de l'Assemblée : les députés virés, les réformes arrêtées », sur www.linternaute.com, (consulté le )
↑ ab et cAlexis Graillot, « Dissolution de l’Assemblée nationale : quelles conséquences parlementaires ? », sur Public Sénat, (consulté le )
↑« Dissolution : la majorité «ne présentera pas de candidat» contre des députés sortants «faisant partie du champ républicain», selon Stéphane Séjourné », sur Europe 1, (consulté le )
↑(en) « Macron’s bloc falls short of absolute majority, leftist coalition second, large gains for far right », sur France 24, (consulté le )
↑(en) « Explainer: Understanding Legislative Elections in France », sur Institut Montaigne (consulté le )
↑« Législatives : pourquoi Emmanuel Macron chiffre-t-il à "une trentaine" les députés qui lui manquent pour la majorité absolue, et non à 44 ? », sur Franceinfo, (consulté le )
↑ abc et d« Résultats Législatives 2022 : qui gagne et qui perd des sièges dans la nouvelle assemblée ? », sur Le Figaro, (consulté le )
↑« INFOGRAPHIES. Législatives 2022 : sept graphiques pour analyser les résultats de la Nupes au second tour », sur Franceinfo, (consulté le )
↑Mathieu Magnaudeix, « A l’Assemblée, le pouvoir installe ses têtes », sur Mediapart, (consulté le )
↑Assemblée nationale, « Analyse du scrutin no 1240 - 16e législature », sur Assemblée nationale (consulté le )
↑Public Sénat, « Résultats des élections sénatoriales : stabilité à droite, la gauche progresse, le RN remporte 3 sièges », sur Public Sénat, (consulté le )
↑« Le Sénat, grand gagnant de la majorité relative », sur France Inter, (consulté le )
↑« Loi « immigration » : ajouts, durcissement, censure… toutes les évolutions du texte, du projet initial à la version finale », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) « Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne? », sur France 24, (consulté le )
↑« Élisabeth Borne, de Matignon au Palais-Bourbon : un itinéraire à la fois classique et singulier | LCP - Assemblée nationale » (consulté le )
↑Les nominations et les cessations des fonctions ont été effectuées par les décrets du 16 mai 2022, du 20 mai 2022, du 25 juin 2022, du 4 juillet 2022, du 28 novembre 2022, du 20 juillet 2023, du 10 octobre 2023, du 20 décembre 2023, du 9 janvier 2024 (décrets de cessation des fonctions et de nomination du Premier ministre), du 11 janvier 2024 et du 8 février 2024.
↑Les nominations et les cessations des fonctions ont été effectuées par les décrets du 31 mars 2004, du 28 octobre 2004, du 29 novembre 2004, du 2 juin 2005, du 18 mai 2007, du 19 juin 2007, du 12 décembre 2007, du 23 juin 2009, du 14 novembre 2010, du 17 mai 2017, du 19 juin 2017, du 21 juin 2017, du 24 novembre 2017, du 16 octobre 2018, du 31 mars 2019, du 16 février 2020, du 3 juillet 2020, du 6 juillet 2020, du 26 juillet 2020 et du 16 mai 2022.
↑Emilio Meslet, « Assurance-chômage. Les droits des chômeurs enterrés à l’Assemblée nationale », sur L'Humanité,
↑Elsa Conesa, « La dette de la France, qui dépasse 3 000 milliards d’euros, reste sous la surveillance des agences de notation », sur lemonde.fr, (consulté le ).
↑Renaud Honoré, « Emmanuel Macron renonce à faire baisser la dette sur le quinquennat », sur lesechos.fr, (consulté le ).
↑Olivier Chicheportiche, Agence France-Presse, « Finances publiques: l'agence S&P dégrade la note de la France de "AA" à "AA-" », sur bfmtv.com, (consulté le ).
↑ a et b« La chasse traditionnelle de l’alouette réautorisée ; Christophe Béchu « assume » », Le Monde.fr, (lire en ligne)