Margaret Jones
Naissance | ![]() Comté d'Essex ![]() |
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Décès | ![]() Boston ![]() |
Activité | Sage-femme ![]() |
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Margaret Jones est née en 1613 et pendue le 15 juin 1648, est la première femme à être exécutée pour sorcellerie dans la colonie de la baie du Massachusetts[1].
Procès et condamnation
La Baie du Massachusetts est le témoin d'une chasse aux sorcières de 1648 à 1693[2]. Durant cette période environ quatre-vingts personnes dans toute la Nouvelle-Angleterre ont été accusées de pratiquer la sorcellerie : treize femmes et deux hommes ont été exécutés.
L'accusation pour sorcellerie de Margaret Jones est principalement due à sa pratique en tant que sage-femme et à ses connaissances en médecine[1]. Le sort de Margaret Jones est relaté dans le journal du gouverneur John Winthrop et par les observations du ministre John Hale[3]. John Winthrop, et plusieurs autres fondateurs de la colonie de la Baie du Massachusetts font partie du Tribunal général qui juge et condamne Margaret Jones pour sorcellerie.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5b/Matthewhopkins.png/220px-Matthewhopkins.png)
L'affaire contre Margaret Jones est fondée sur des preuves recueillies à l'aide des méthodes du général anglais Matthew Hopkins qui s'auto proclamait « le chasseur de sorcières en chef »[4]. Le manuel de Hopkins sur la chasse aux sorcières a été publié un an avant la condamnation de Margaret Jones. L'une des méthodes utilisée est celle de « l'observation ». L'accusée est alors observée durant 24h, pendant laquelle elle doit rester dans une position spécifique, généralement avec les jambes croisées pendant une période de vingt-quatre heures. Si l'accusée est une sorcière alors un lutin viendrait la nourrir. L'observation de Margaret Jones a lieu le 18 mai 1648 et John Winthrop a enregistré qu'un lutin a été vu à la lumière du jour[3].
John Winthrop écrit dans son journal, à la date du 15 juin 1648 les six preuves utilisées dans l'inculpation et dans la condamnation à mort par pendaison, de Margaret Jones[5].
Margaret Jones « a un toucher si malin que de nombreuses personnes, hommes, femmes et enfants, qu'elle caresse ou touche avec sympathie ou avec contrariété sont pris de surdité, de vomissements ou d'autres douleurs violentes »[5]. La deuxième preuve avancée par le tribunal relève, de l'utilisation par Margaret Jones, « de médicaments qu'elle indique comme inoffensifs comme les graines d'anis, mais qui peuvent entraîner effets épouvantables »[5]. La troisième preuve mentionnée explique que Margaret Jones « a l'habitude de dire à ceux qui n'utilisent pas ses médicaments qu'ils ne seront jamais guéris. Et c'est ce qui a pu être observés, en effet les malades ou les blessés ne se sont pas rétablis, et sans que les médecins aient pu expliquer les raisons de leur non guérison» [5]. La quatrième preuve concerne la capacité de Margaret Jones « de prédire des choses qui se sont véritablement réalisées, sans qu'elles puissent avoir aucune connaissance de ces faits »[5]. La cinquième preuve est mise en évidence durant une fouille forcée que subi Margaret Jones, cette dernière « a un téton apparent aussi frais que s'il avait été sucé ; et après avoir été analysé lors de la fouille, ce dernier a flétri »[5]. John Winthrop a également noté dans son journal, « qu'un officier a pu voir, alors que Margaret Jones est en prison, un enfant courir entre elle et une autre pièce puis a disparu. Ce même enfant a été vu dans deux autres endroits qui étaient connus de Margaret Jones ; et une femme de chambre qui le vit, tomba malade et fut guérie par Marguerite Jones »[5]. Par ailleurs, John Winthrop note que lors de son procès Marguerite Jones, « fait preuve d'un comportement intempestif, que cette dernière ment incontestablement et qu'elle peste contre le jury et les témoins. Et le même jour et à l'eure de son exécution, il y a eu une très grande tempête au Connecticut, qui a fait provoquer la chute de nombreux arbres »[5].
John Hale, âgé de 12 ans lorsqu'il rend visite à Margaret Jones, le jour de sa condamnation a écrit dans son texte Modest Inquiry, que cette dernière fut condamnée notamment parce qu'elle s'était disputée avec ses voisins dont le bétail avait subi « certains méfaits »[3].
Postérité
- Margaret Jones est une figure citée dans l’œuvre féministe The Dinner Party de Judy Chicago, achevée en 1979[6].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Margaret Jones (Puritan midwife) » (voir la liste des auteurs).
- ↑ a et b Karlsen, Carol F. The devil in the shape of a woman: witchcraft in colonial New England. W. W. Norton & Company. 1998, p. 20
- ↑ Fraden, Judith Bloom, Dennis Brindell Fraden. The Salem Witch Trials. Marshall Cavendish. 2008, p. 15
- ↑ a b et c Clarence F. Jewett, The Memorial History of Boston: Including Suffolk County, Massachusetts 1630–1880 (Boston: Ticknor and Company, 1881) p. 133–37
- ↑ Marshall, Judith, 1968- (trad. de l'anglais), Vies antérieures, histoires d'aujourd'hui : guérison et sagesse par les existences passées, Varennes (Québec)/Escalquens, AdA éditions / DG diffusion, 289 p. (ISBN 978-2-89767-784-8 et 2-89767-784-8, OCLC 1007130162, lire en ligne)
- ↑ a b c d e f g et h Winthrop's Journal, "History of New England," 1630–1649, Volume 7. Edited by James Kendall Hosmer. C. Scribner's sons, 1908. Pg. 344
- ↑ « Brooklyn Museum: Margaret Jones », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le )
Articles connexes
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